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Ici, Maintenant

 

© Jean-Benoit Kauffmann

Jean-Benoît Kauffmann est né à une date inconnue, quelque part entre ici et ailleurs. Il vit à Barcelone depuis cinq ans bientôt et parcourt les paysages urbains pour rendre visible l’invisible depuis longtemps déjà. Il se définit comme un “citoyen du monde”, sans frontières. De 1968 à 1973, il est parmi les grands voyageurs et traverse ses années hippies en Afghanistan et dans d’autres pays du Moyen-Orient. En 2006, certaines photos de ces années d’aventures et de rencontres ont été publiées dans l’ouvrage Les années cool: Une jeunesse de rêves, aux éditions du Panama, Paris.

© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann

Aujourd’hui, en cette période de grands bouleversements et de révolution sociétale, regarder les photos de Jean-Benoît nous rappelle que de tout temps les gens ont souhaité changer leur monde, leur espace de vie. Pour cette exposition 2012, il a arpenté les rues de Barcelone comme il le fait chaque jour, avec en bandoulière discrète son appareil photo pour shooter ce qu’il nomme sa “fascination pour l’interaction entre l’espace et le temps”, indissociables. Cet amoureux de science-fiction livre ici des clichés sous forme de diptyques où l’on observe un même espace, un même plan, d’abord habité et puis vidé quelques instants plus tard de ses passants. Une manière de percevoir la ville et ses architectures dans tous ses états, avec ou sans humanité.

Coco Bernard Taboada

© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann

Aquí, Ahora

© Jean-Benoit Kauffmann

Jean-Benoît Kauffmann nació en una fecha desconocida, en algún lugar entre aquí y ahí. Vive en Barcelona desde hace cinco años y deambula por los paisajes urbanos para hacer visible lo invisible. Se define el mismo como un « ciudadano del mundo », sin fronteras. De 1968 a 1973, fue un gran viajero y vivió sus años hippies recorriendo Afganistán y otros países de Medio Oriente. En 2006, algunas fotos de estos años de aventuras y encuentros fueron publicadas en el libro Les années cool: Une jeunesse de rêves (Los años cool: Una juventud de sueños), ediciones du Panama, París.

© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann

Hoy en día, en este periodo de agitación y de revolución social, mirar las fotos de Jean Benoît nos recuerda que todas las personas de cualquiera época han deseado cambiar su mundo, su espacio de vida. Para esta exposición del 2012, ha caminado por las calles de Barcelona como lo hace cada día, con su cámara para fotografiar lo que él llama su « fascinación por la interacción entre el espacio y el tiempo », indivisibles. Este gran fan de ciencia ficción nos muestra aquí fotografías en forma de dípticos en las que se puede observar un mismo espacio, un mismo plano, primero ocupado por gente y luego, un instante después, vacío. Una manera de percibir la ciudad y su arquitectura en todos sus estados, con o sin la humanidad.

Corinne Bernard Taboada

© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann

 

La vérité est Hacker – Partie 1

 

Le film Matrix met en scène un hacker à travers le personnage de Néo

Retrouvez la nouvelle chronique « en vers » d’Antoine Brunel, spécialiste de la culture Hacker et cyberpunk.

Il est probable qu’en évoquant les hackers,

Cela vous rappelle au mieux ces “hacktivistes” étranges,
Ces vengeurs masqués tels WikiLeaks et Anonymous,
Qui défient les puissants de ce bas monde
Pour défendre la liberté de ce lieu public qu’est l’Internet,
Et donc celle de tous.

Insaisissables Hackers

Au pire, peut-être prendrez-vous peur,
Vérifiant que votre antivirus est activé,
Fermant navigateurs écoutilles et fenêtres,
Craignant d’être victime d’une attaque
Perpétrée par un pirate virtuel sans foi ni loi,
Qui dérobe des numéros de cartes bancaires bien réels,
S’introduisant dans les systèmes informatiques
Dans l’unique but d’extorquer des informations
Et d’en retirer un profit maximal … Brrr !

Halte à l’amalgame, ne cédez pas à la Panique !
Vous vous trompez Nous nous trompons !
Les hackers Ne Sont Pas des pirates informatiques.
Bien au contraire, ce sont des empêcheurs de tourner en rond,
Jongleurs géniaux de bits en octets,
Créateurs révolutionnaires inconnus,
Qu’on assassine sémantiquement
En les assimilant à des criminels
Alors qu’ils n’en sont pas !

Car malgré le scepticisme de Scully, Mulder aurait dit
Que la vérité sur le sens du mot Hacker est ailleurs …

L’imbroglio apparaît déjà dans la très démocratique encyclopédie Wikipedia
Qui lui donne pas moins de 14 sens différents !
Dès lors, chacun possédant sa propre opinion du mot,
Toute discussion et réflexion constructive est rendue d’autant plus complexe
Qu’il faudrait commencer par définir précisément de quoi l’on parle,
Ce que bien sûr l’on ne fait Jamais !
Alors, Hacker black hat, white hat ou même grey hat,
Et bientôt fuchsia hat ?

Que de chapeaux !
Telle Alice suivez donc le lapin – votre serviteur –
Pour découvrir le sens original du royaume des Hackers.
Car, en lisant cet article publié sur Internet,
Depuis votre ordinateur personnel,
Ou même votre smartphone,
Vous Vivez actuellement une Expérience Hacker
Puisque ce média a été intégralement conçu par eux…

Le Progrès Hacker ? “Seulement” 4 révolutions en 30 ans

Car cette sous-culture de l’univers cyberpunk,
Dont la prestigieuse histoire est aussi méconnue
Que ses nobles valeurs,
A été à l’origine de pas moins de 4 révolutions technologiques
Au cours des 30 dernières années.

Qui dit mieux ?

Un peu d’Histoire

A la fin des années 50,
Une bande d’étudiants hypnotisés par les ordinateurs du MIT,
Se convertirent en enthousiastes virtuoses de l’informatique.
Ils travaillaient parfois 30 heures, sans dormir ni manger,
Dépassant leurs limites pour explorer celles de l’ordinateur,
Abandonnant leur corps à une symbiose électronique,
Pour – entre autres – jouer du Bach,
Programmer un jeu d’échec capable de battre des professionnels
20 ans avant les débuts du si célèbre Deep Blue d’IBM…

Il s’agit donc d’un heureux accident de l’Histoire
De l’improbable conquête par d’illustres inconnus
D’un puissant outil réservé à une élite,
Qu’ils démocratisèrent avec l’avènement
De l’ordinateur personnel, de l’Internet,
Du smartphone et enfin des réseaux sociaux.

Chacun de leurs exploits collectifs
– Et ils furent nombreux –
A permis à leurs valeurs de prospérer,
A leurs communautés méritocratiques et décentralisées
De s’étendre comme une trainée de poudre
Devenue aujourd’hui la plus grosse bombe de la planète.

Antoine Brunel* (la suite au prochain épisode…)

Licence Creative Commons
La Verité est Hacker de Antoine Brunel est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution 3.0 non transposé.

Qui est Antoine Brunel?

Consultant SEO, il donne donc une cohérence à la stratégie online de ses clients pour qu’ils profitent au mieux des moteurs de recherche. Il s’assure donc que leur plateforme technique est saine afin que Google puisse lire et comprendre la structure d’un site sans erreur ni penalité. Il conseille aussi de communiquer d’une certaine manière plutôt que d’une autre pour favoriser le référencement naturel, il affine parfois le message, le contenu du site pour le rendre plus cohérent avec les recherches sur Google.
Il écrit de temps en temps sur un blog (revonsunpeu.net), et vient d’achever un travail d’investigation pour clôturer son master en Communication, Marketing et Business web a l’UAB. Ce travail portait sur les hackers, qui furent les createurs de l’ordinateur personnel et de l’internet, et pas des e-criminels comme on peut le croire aujourd’hui.
Prenant conscience de ce probleme (http://en.wikipedia.org/wiki/Hacker), il a donc voulu démontrer le changement de définition du mot Hacker entre 1960 et aujourd’hui en utilisant:
1- Un livre de référence sur les hackers (Hackers, Heroes of the Computer Revolution de Steven Levy). Ce livre raconte l’histoire des hackers depuis l’origine, il en a tiré certaines « caractéristiques », qui permettent de les définir d’une manière plutôt précise.
2- Google. Sur une série de mots permettant d’accéder au sens du mot « hacker » (definition hacker, qu’est ce qu’un hacker, etc), il apparait qu’une majorité de résultats concerne des mouvements activistes (hacktivistes comme Wikileaks, Anonymous), voire des e-criminels plutot que des hackers dans le sens original du mot.
Puisque Google mesure la satisfaction des internautes pour qualifier les sites, cela siginifie donc que les gens qui recherchent le sens du mot hacker sont plutôt satisfaits par des sites qui les définissent comme des hacktivistes ou e-criminels plutôt que comme de véritables hackers.
Il y a donc bien eu une dérive du language, probablement créé par un neologisme mal défini, et une connotation plutôt négative dans les médias des les années 80.

Rezolemag participa en un debate en Catalunya Ràdio sobre las elecciones francesas.

A dos semanas de la primera vuelta de las elecciones francesas, ¿qué se puede decir sobre la campaña presidencial? Se comenta que los franceses la han encontrado aburrida y, previsiblemente, llegarán a la conclusión de que los candidatos han perdido la ocasión de tener un gran debate nacional, proponiendo un proyecto a largo plazo sobre un modelo alternativo con propuestas innovadoras. Curiosamente, el tema del medio ambiente o del desarrollo sostenible han sido los grandes ausente de los debates. Es predecible que habrá una alta abstención y que los franceses votarán con poca convicción, es más, muchos afirman su intención de votar por el « menos peor »…

Podrás escuchar a Valérie Zoydo, redactora jefe de Rezolemag, comentando la actualidad sobre las elecciones francesas con los periodistas Agathe Fourgnaud, Aleix Renyer i Maria Rovira en Catalunya Ràdio.

Valérie Zoydo, a Catalunya Ràdio debat sobre les eleccions franceses.

Podràs sentir a Valérie Zoydo comentant l’actualitat sobre les eleccions franceses amb els periodistes Agathe Fourgnaud, Aleix Renyer i Maria Rovira a Catalunya Ràdio

Beautiful Maladies, from Galleri Ramfjord (Norway)

© Merete Løndal

Like the 1998 Tom Waits album, this exhibit is about beauty in decay, about things or beings that are crumbling or wasting away in sickness. These are dark motifs, but then again, could it be that what we perceive as gloom – conveyed through phenomena such as deterioration, decadence and loneliness – is nothing but the traces of a life lived?

Working in photography, painting and mixed media, the artists selected to represent Galleri Ramfjord at .NO in NYC (in dec. 2011) portray various forms of disintegration – of the human body, mind and surroundings. The thematic and technical range reflects the variety in the artists’ backgrounds, genders and ages, and offers a remarkable snapshot of an alternative Norwegian contemporary art scene. The artists are either self-taught or trained at institutions abroad. To some extent, they represent a counter-culture against the theory-driven contemporary art currently prevailing at many culture venues in the Norwegian capital.

« The artists portray various forms of disintegration – of the human body, mind and surroundings. »

Common to all of these artists is their interest in figurative representation. Both Henrik Uldalen and Morten Tyholt place great emphasis on craft in their oil paintings, but each take a different technical tack: classical realism and trompe l’œil. While Uldalen probes the innate loneliness of humankind, Thyholt explores the relationships between objects and the people who owned and lived with them. Merete Løndal works in egg tempera and oil, creating thick surfaces consisting of several layers of paint. Her style is also figurative, but the subject matter reads as fragmented and partially blurred as color areas merge into one another like reflections in a window pane.

 

« Both artists have political elements in their work, but Søbye is particularly concerned with art’s role as a critical voice. His artistic practice is largely a philosophical contemplation of ethical and moral issues. »

 

The corruption of society in human faces and bodies

Reinhardt Søbye and Trygve Åsheim both use digital images as the point of departure for their narratives, reworking these initial collages with oils or acrylics. Their motifs represent various forms of decay – Åsheim’s deserted industrial landscapes bear witness to the worship of material growth of our present-day world, while Søbye depicts the corruption of society in human faces and bodies. Both artists have political elements in their work, but Søbye is particularly concerned with art’s role as a critical voice. His artistic practice is largely a philosophical contemplation of ethical and moral issues.

The photographic work on display is created by Ole Marius Jørgensen, Marie Kristiansen and Anja Niemi. Kristiansen references fashion photography and its decadent depictions of the female body. Jørgensen’s images were shot in a closed-down mental hospital, and the institution’s dilapidated, but untouched interiors become an unnerving remainder of what occurred in the building through the ages. Niemi captures a different kind of human decomposition – she calls into question the photographer’s presence by portraying herself as a transparent figure. To Niemi, the photograph’s absolute particuliarity holds special importance, and her motifs are always representations of random moments in time.

More information:

GALLERI RAMFJORD
www.galleriramfjord.no

Galleri Ramfjord is a contemporary fine art gallery established in 1998.
Elisabeth Ramfjord originally wanted to create a space for young artists. Since 1998, the Gallery has grown to include more established artists, a webshop, and the premises now cover 400 square meters on St. Hanshaugen in Oslo, Norway.
The gallery is dedicated to promote Scandinavian artists, providing original art works from approximately twenty artists in painting, sculpture and photography.
Artists: Ole Marius Jørgensen, Marie Kristiansen, Merete Løndal, Anja Niemi, Reinhardt Søbye, Morten Thyholt, Henrik Uldalen (bildet) & Trygve Åsheim

Noticias desde un golpe de estado inesperado

Bamako, Mali

¿Has oído que no recomiendan salir a la calle? ¿Dónde estáis? Me llegaba este sms mientras estábamos reunidos con la Federación Internacional de los Derechos Humanos (FIDH) en la sede de UNICEF desarrollando un proyecto para prevenir el trabajo infantil en el sector minero en Mali. Al poco rato entraba en la sala el Director de UNICEF. Su rostro me dio a entender que el sms iba en serio. “¿Todo bien?” – “No, no todo bien” me dijo saliendo con los responsables de la organización.

“Todos a vuestras casas, encerraros y no salgáis hasta que os avisemos”. Crédito Fernando Casado

« Estaban confiscando coches. »

Al poco rato nos contaban que no podíamos salir del recinto hasta nueva orden. Al parecer había habido una revuelta militar en Kati, población a 18 kilómetros de Bamako, y era impredecible lo que podría ocurrir. El personal del recinto subía y bajaba las escaleras con nerviosismo. “Todos a vuestras casas, encerraros y no salgáis hasta que os avisemos”. Los militares se habían rebelado ante el ministro de defensa, que había acudido para calmar el malestar que arrastraban hace semanas por las malas condiciones con las que tenían que luchar en la guerra del norte. Llevábamos días siguiendo las protestas de las mujeres e hijos de los militares, y era de esperar que tarde o temprano ellos también saldrían a la calle. Pero al parecer esta vez iba más en serio. Se habían apoderado del arsenal de armas y estaban confiscando coches. Decían que venían a Bamako e iban a por el Palacio Presidencial en Koulouba.

La guerra en Libia desestabiliza la zona
Malí ha sido un país sorprendentemente estable a nivel democrático e institucional, a pesar de ser el 175 de los 187 países en índice de desarrollo humano, tener una esperanza de vida de sólo 49,2 años, y con el 44% de la población viviendo sin acceso a agua potable y el 51% en condiciones de pobreza extrema.
Sin embargo, este último año su estabilidad se ha visto amenazada. La sequía ha generado un estado de emergencia por crisis alimentaria y la guerra en Libia ha ocasionado el retorno de milicianos con armamento sofisticado que ha acelerado la guerra en el norte y puesto en desventaja al ejercito nacional.
A pesar de ello, nadie esperaba un golpe de estado el 21 de marzo. Dentro de un mes se celebraban elecciones y el presidente había afirmado que no se iba a presentar. Todo indicaba a que se iban a realizar de manera estable y ordenada.

"Se oían cañonazos, ráfagas de metralleta, detonaciones". © AFP/ Habibou Kouyate

« La incertidumbre se adueñó del ambiente y las palabras empezaron a evolucionar: de manifestación a revuelta, a motín, finalmente a golpe de estado ».

Desde el balcón donde estábamos alojados se divisaba la majestuosidad del río Níger, con el característico baile de colores azulados y anaranjados que adquiere cuando se pone el sol. Entonces empezaron los disparos. Y ya no pararon hasta el amanecer. Se oían cañonazos, ráfagas de metralleta, detonaciones. Se veía cómo estaban atacando el palacio presidencial así como la zona ministerial, entregada por Gadafi como gesto de hermandad y relación privilegiada que siempre mantuvo con el pueblo de Mali. La incertidumbre se adueñó del ambiente y las palabras empezaron a evolucionar: de manifestación a revuelta, a motín, finalmente a golpe de estado.

Militares en Bamako el 22 de marzo, Credito (AFP/HABIBOU KOUYATE)

Llegaban noticias confusas, al principio inauditas pero con el tiempo se fueron confirmando. Los rebeldes han ocupado la televisión pública ORTM y la radio; los rebeldes han entrado en el palacio presidencial; los rebeldes han capturado a varios ministros; los rebeldes tienen el control completo de la ciudad.
Durante los siguientes días se fue instaurando un toque de queda respetado sobretodo por la comunidad internacional. El estado anárquico y el vandalismo característico en estas situaciones duró apenas dos días. Acostumbrados a cortes eléctricos constantes, sorprendía la regularidad de acceso a electricidad que se ha tenido desde el golpe. Con ella venía internet, que milagrosamente funcionaba también sin interrupciones, y a través de internet el flujo de noticias vía Twitter y blogs sociales, documentando casi al momento los acontecimientos.
El viernes, día de mezquita para este país mayoritariamente musulmán de 15 millones de personas, reinó un silencio sepulcral que invitó a la reflexión y a todo tipo de conjeturas.

¿Ha sido un golpe inesperado fruto de la cólera militar que se ha ido incendiando a medida que se acercaban al palacio presidencial? ¿O hay intereses detrás del golpe que están instrumentalizando las protestas para boicotear las elecciones? ¿Hay alguna fuerza internacional detrás debido a la falta de determinación que había mostrado el presidente ATT en la lucha contra AQMI en el norte? ¿Y donde está el presidente? ¿En manos de una embajada internacional? ¿Escondido en un campamento militar preparando la contraofensiva? ¿O en manos de los rebeldes en el cuartel de Kati tal como apuntaban algunos?

Amadou Sanogo, leader de la junta intervino en la ORTM, llamando a la población que deje de hacer pillajes y que respete orden

Durante el fin de semana la tranquilidad se prolongó de manera irritante. Se rumoreaba sobre una contraofensiva por parte de los partidarios del presidente, pero la ciudad callaba y se intuían negociaciones entre ambas partes. Al fin y al cabo, solo había hablado un Capitán (Amadou Sanogo) pero los coroneles y generales de alto rango todavía no se han pronunciado.
Por otro lado, la comunidad internacional ha denunciado el golpe de estado, así como los 10 partidos principales que se presentaban a las elecciones; prácticamente todas las agencias han cancelado las ayudas de cooperación; y las acciones de las empresas mineras, de las que el gobierno es 20% accionista, se han desplomado en la bolsa. Así que si el golpe ha sido un éxito militar, está siendo en fracaso económico en todos los frentes. Un fracaso inmerecido para este país que ya luchaba por superar las adversidades de pobreza extrema y crisis alimentaria este año, y que lo último que necesitaba es un golpe de estado que sólo limita las oportunidades para el desarrollo que su pueblo merece.

Dr. Fernando Casado Cañeque. Director del Centro de Alianzas para el Desarrollo (www.globalcad.org)

Nota: Fernando Casado está informando a diario sobre los eventos de la situación en Malí a través de su cuenta de Twitter: @Fernando_Casado

Para profundizar en el tema, Rezolemag les recomienda este link:
http://panel.vudeo.org/

« Je voyage à travers la peau des autres »

Joana Catot fait du tatouage un art itinérant

« Le tatoueur doit être vulgaire, son aspect louche et sa physionomie inquiétante ».
Voilà un cliché qui a la peau dure. Et c’est Bruno, le maître tatoueur le plus reconnu de France, qui s’en amuse dans son livre Tatoues, qui êtes-vous ? Pour pénétrer dans le studio de la tatoueuse barcelonaise Joana Catot, il faut se rendre à Gracia, quartier nord de Barcelone en pleine gentrification. Au lieu de descendre dans un studio mal aéré et sans hygiène, on monte les escaliers d’un immeuble un brin bourgeois. Une femme aux traits radieux et au sourire grand comme une banane ouvre la porte. En refermant, on laisse derrière-nous toutes nos idées reçus sur l’identité du tatoueur. Elles n’ont pas cours ici.

L’art de dessiner sur la peau
Pour la quarantenaire catalane, le tatouage n’a rien d’une évidence. Au début. Car c’est plutôt le chemin de la couture qu’elle prenait quand, à 26 ans, elle avait déjà deux gosses et un avenir tout tracé dans un petit village de l’arrière-pays catalan. Mais à force de la voir dessiner, une amie lui conseille de s’inscrire à des cours. Elle a 26 ans. Ecole des arts appliqués de Vic, puis école de design et art Eina de Barcelone. Joana devient designer graphique, s’éclate dans une profession qui lui permet de bien gagner sa vie tout en conservant une touche artistique. « Au final, j’ai étudié 10 ans et j’ai acquis une solide formation en arts plastiques et en design », résume-t-elle.

Apprentie artiste, elle a dessiné et peint sur de nombreux supports, mais jamais sur un support vivant et mouvant. « Un jour j’ai vu un tatoueur dessiner sur la peau de quelqu’un. Ce n’est pas immédiatement le travail qui m’a intéressé mais plutôt l’idée de peindre non pas une toile, mais la peau, qui est mouvante, qui vieillit, qui ne peut ni s’acheter ni se vendre, qui ne peut pas s’exposer dans un musée… ça m’a paru fascinant ! C’est là que je me suis dit que je voulais sentir ce qu’il se passe quand on peint un corps humain, qu’on ne peut pas l’effacer et qui se marque dans la douleur. »

« Le tatouage est un art parce qu’il crée »

Cette artiste de formation voit-elle le tatouage comme une forme de création artistique ? « Qu’est-ce que l’art ? Je l’ignore. Mais l’autre jour dans le métro j’ai vu une personne avec un tatouage très vieux et très moche. Ça m’a révulsée ou … intéressée. Je pensais que l’art est beaucoup plus dans ce qui me touche et m’émeut que dans ce que je trouve joli. » Pour l’artiste tatoueur Mariano Castiglioni, « Il est difficile d’expliquer ce qui est art et ce qui ne l’est pas, mais le tatouage est un art parce qu’il crée. Souvent, c’est une idée partagée avec le tatoué qui se créée. » Reste que pour Joana, seuls certaines perles parviennent à atteindre un niveau artistique : « Je suis une très bonne tatoueuse, une très bonne designer graphique, mais je ne suis pas une artiste. Par contre, il y a des tatoueurs avant-gardistes en Europe centrale qui sont bien en avance sur mon travail. Ils font des choses hallucinantes ! »

Autodidacte dans un univers sous testostérone
Si Joana Catot accueille aujourd’hui ses client(e)s dans un studio débordant de livres spécialisés récoltés au cours de ses pérégrinations, c’est après avoir cherché par tous les moyens à apprendre cette technique pour laquelle à l’époque, il n’existait ni diplôme ni formation reconnue (aujourd’hui, le gouvernement catalan oblige les tatoueurs à suivre un cours d’hygiène sanitaire et il existe également un diplôme depuis septembre à Barcelone). « Ça a été très difficile de trouver quelqu’un qui veuille bien m’enseigner à tatouer, parce que c’est un monde très fermé. J’ai finalement trouvé quelqu’un qui a bien voulu me l’enseigner, mal, mais c’est à partir de là que j’ai commencé à tatouer dans mon village. Ma chance, c’est qu’à l’époque les tatouages étaient petits, et comme je ne savais pas bien tatouer, ça me convenait. A mesure que les tatouages ont pris de l’ampleur, moi aussi j’ai pris de l’expérience. »

« Barcelone, une oasis de studios de tatoueurs et de tatoués en tout genre. Inutile d’essayer d’y marcher dix minutes sans croiser une épaule ou un avant-bras tatoué. »

Puis la rupture personnelle vient tout accélérer : « Je tatouais de plus en plus dans mon village. Puis j’ai divorcé et je suis venu m’installer à Barcelone. Là, le tatouage est devenu omniprésent pour moi. » Barcelone, une oasis de studios de tatoueurs et de tatoués en tout genre. Inutile d’essayer d’y marcher dix minutes sans croiser une épaule ou un avant-bras tatoué. Joana travaille dur dans un atelier très populaire dans le quartier du Raval. Après cette expérience, elle est mûre pour s’y dédier à 100%.

Anthropologie itinérante du tatouage
Mais quelque chose manque. Tout cela est trop mécanique, pas assez créatif. « Probablement du fait de mon héritage des Beaux-Arts et de l’histoire de l’art, j’ai commencé à me demander ce qu’était vraiment le tatouage. D’où vient-il, que sent-on, ce qu’en pensent les gens. » Le hic, c’est que, bien qu’elle adorerait rencontrer des gens pour en débattre, « dans ce pays il n’y en a pas. »
Internet devient alors une véritable mine d’or pour assouvir son besoin d’en savoir plus sur les différents visages de cette pratique vieille comme le monde. Peu à peu, la source se tarie face à la soif de savoir de la tatoueuse : « Sur Internet, je trouvais beaucoup de récits, mais il y a beaucoup de copier-coller, tu te rends compte que sur les 100 articles qui parlent d’un lieu, une seule personne s’y est vraiment rendue. »

« Tous les peuples du monde sont tatoués »

Reste une solution, celle d’un nouveau départ : « J’étais très intéressée par Hainan, une île au sud de la Chine. Sur Internet, certains disaient que oui, d’autres que c’était fini, et d’autres encore qu’à Hainan, seules les femmes continuaient à se tatouer. Eh bien j’y suis allée ! L’expérience a été tellement bonne que j’ai décidé de voyager dans toutes les parties du monde pour voir si on se tatouait, comment, si la pratique disparaissait ou au contraire y retrouvait une nouvelle jeunesse ».

Comme elle, le tatouage semble ne jamais s’avouer vaincu. Entré dans le dictionnaire français à la moitié du XVIIIème siècle avec les récits de voyageurs dans les îles du Pacifique ou en Afrique, il est aussi vieux que le monde et plus diffus que le football : « Ce qui me paraît fascinant, c’est que tous les peuples du monde sont tatoués, des Inuits aux Africains, dont les scarifications sont pour nous des tatouages, aux Indiens d’Amérique, en passant par les Russes … tout le monde ! » Myanmar, Bénin, Californie, Hainan, Algérie, ses destinations sont aussi éculées que diverses, mais ont toutes pour point commun la quête d’autres pratiques de tatouage. « Je voyage à travers la peau des autres », sourit-elle.

« Je voyage à travers la peau des autres », sourit Joana Catot

Au retour, les anecdotes et les découvertes sont si nombreuses qu’elle se met à les partager au cours de conférences, de la Catalogne à l’Argentine. « Ma dernière destination a été le Cameroun, où je suis me suis rendue avec l’anthropologue Joan Riera. Nous avons été à la rencontre d’un peuple pygmée, les Baka, et nous avons eu la chance d’assister à une cérémonie d’initiation où on affinait les dents de jeunes adolescents. Nous avons aussi observé une séquence de scarification de jeunes filles. Mais c’était de petits tatouages. »

Les femmes, dernières gardiennes du tatouage
Pourquoi Joana a-t-elle emprunté les routes si peu courues qui mènent aux différentes cultures du tatouage du monde entier ? Difficile à dire, tant tout pour elle est accompagné des superlatifs « brutal » ou « fascinant ». Mais un détail retient l’attention. Seule femme tatoueuse de son âge en Espagne, autrement dit pionnière de la féminisation de cette pratique en Europe, elle découvre une réalité inverse au cours de ses voyages : dans des cultures où le tatouage est en perte de vitesse, ce sont les femmes qui continuent de le porter. « Les hommes sont les premiers à avoir des contacts avec le monde moderne. Les habitants de l’île de Hainan doivent aller vendre sur les marchés et leurs peintures corporelles sont la risée des Chinois. Les Machis de l’Amazonie au Brésil retirent leurs piercings quand ils vont travailler en ville. Pendant ce temps, les femmes restent dans la communauté. A Hainan, il ne reste presque plus de tatouées. » De quoi rasséréner, et lui donner envie de devenir la voix de ces femmes et leurs pratiques culturelles qui tombent en désuétude.

Le tatouage n’est pas une mode, mais il est à la mode
Rien à voir avec les pays occidentaux où ce que l’on considérait encore comme un passe-temps de taulard au temps de Bruno devient une preuve de goût chez les nouvelles générations. « Le tatouage est à la mode mais ce n’est pas une mode », nuance Joana, satisfaite : « C’est bien que le tatouage ne soit pas qu’une curiosité car c’est beaucoup plus profond que ça : c’est autant une manière d’être, d’expliquer, de revendiquer quelque chose que tu as besoin de démontrer, de montrer, de souffrir… Sans ce mouvement, beaucoup de travaux ne seraient pas acceptés et nous n’aurions pas non plus un matériel de cette qualité. »

Pour le psychologue et psychanalyste Serge Tisseron, « le tatouage a toujours été utilisé. La différence aujourd’hui, c’est qu’il se montre. Nous visons une période où les gens cherchent à affirmer leur originalité. » Un autre aspect positif tient à cœur à Joana. La mode en Occident semble avoir ravivé la flamme de certaines communautés qui avaient abandonné le tatouage : « Les Indiens Yurok de Californie que j’ai rencontré il y a quatre ans ne se tatouaient plus depuis 50 ans et, soudain, un groupe de 12 femmes a recommencé. »

Emmanuel Haddad

Le site de Joana Catot :
http://joanacatot.com/

La force Al-Qods, armée de l’ombre du régime iranien

crédit : Juliana Peña

Soupçonnée d’implication dans la tentative d’assassinat de l’ambassadeur saoudien aux Etats-Unis en octobre dernier, cette unité d’élite est considérée comme le fer de lance de la « mollahcratie » de Téhéran. Sa mission ? Préserver et promouvoir les acquis de la révolution islamique. En toutes circonstances.

Presque dix ans avant de chasser du pouvoir le chah Mohammad Reza Pahlavi et de brandir, triomphant, l’oriflamme de la révolution islamique, l’ayatollah Khomeyni avait déjà esquissé à grands traits les contours de sa pensée politique. Dans un ouvrage paru en 1970 et intitulé Le Gouvernement islamique, sorte de « petit livre vert » longtemps classé parmi les publications interdites en Iran, le futur maître du pays y exposait sans détour sa vision d’un système « idéal ». Un système fondé, selon lui, sur la prééminence absolue du pouvoir religieux sur le champ politique – doctrine plus connue sous le nom de velayat-e faqih (littéralement « gouvernorat du juriste-théologien »). Jugée « anachronique », y compris dans les rangs supposés fidèles du clergé chiite, cette idée, pensait-on alors, aurait tôt fait d’être reléguée aux oubliettes de l’histoire.

En février 1979, pourtant, quelques jours seulement après avoir pris avec autorité les rênes du pays, l’ancien exilé de Neauphle-le-Château, près de Paris, jetait les premières bases de son ambitieux projet. Parallèlement, un noyau dur chargé d’assurer la protection du nouveau régime était créé : l’embryon des futurs pasdarans, les Gardiens de la révolution. Un corps redoutable destiné, selon les termes gravés dans le marbre de la Constitution, à « répandre la jurisprudence de la loi de Dieu partout dans le monde ». Déjà à l’époque sourdait en filigrane l’ardente volonté de faire du khomeynisme un exemple, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières. La force Al-Qods, fondée deux ans après la fin de la guerre contre l’Irak (1980-1988), en sera l’instrument privilégié. Son nom, d’ailleurs, s’inscrit dans cette perspective : « Al Quds », en arabe, désigne Jérusalem. Tout un symbole…

Emanation directe des Gardiens de la révolution, dont elle représente la frange la plus aguerrie, cette force clandestine est placée, à sa création, sous la coupe d’Ahmad Vahidi. Le choix du successeur de Khomeyni, Ali Khamenei, aujourd’hui Guide suprême et véritable dirigeant de l’Iran, n’a rien de fortuit. L’homme, commandant du renseignement militaire des pasdarans, est le mieux placé pour « exporter la révolution » et faire face à toute menace potentielle envers les intérêts nationaux. Dans le sillage de ce militaire d’expérience, loué par les mollahs pour ses « états de service » au Liban dans les années 1980 – participation à la fondation du mouvement chiite Hezbollah en 1982 en réaction à l’invasion israélienne, implication directe dans l’attentat contre le QG des marines à Beyrouth en octobre 1983 –, la force Al-Qods s’acquitte de sa mission avec autant de zèle que d’efficacité.

CRIMES ET CHÂTIMENTS

Aux côtés de l’impitoyable Vevak, le ministère du renseignement et de la sécurité nationale qui a pris en 1979 la relève de la Savak (police secrète du chah), elle mène la chasse aux ennemis de la République islamique, où qu’ils se trouvent. Cette traque se focalise en priorité sur l’Organisation des moudjahidines du peuple d’Iran, principale force d’opposition intérieure, et sa vitrine politique, le Conseil national de la résistance iranienne. Ceux qui refusent de se soumettre aux oukases du régime sont froidement abattus. En Turquie, en Irak, au Pakistan, mais aussi en Europe. Dernier premier ministre de la monarchie, Chapour Bakhtiar sera ainsi poignardé puis égorgé à l’arme blanche à son domicile de Suresnes, dans la banlieue parisienne, un après-midi d’août 1991…

Dans le même temps, la mission de la force Al-Qods s’étoffe, avec l’appui complice mais discret des plus hautes autorités de l’Etat. Consolidation des liens socio-économiques avec la diaspora chiite, collecte du renseignement, déstabilisation de gouvernements considérés comme hostiles, formation et financement de mouvements islamiques révolutionnaires étrangers : la garde prétorienne du pouvoir s’active simultanément sur plusieurs fronts, grâce à un vaste réseau d’agents opérationnels recrutés parmi les soldats les plus émérites et les commandos d’élite.

De l’élimination ciblée de personnalités dissidentes à l’organisation et à la perpétration d’attentats coordonnés à l’étranger, la frontière est ténue. Et elle est facilement franchie. Le 18 juillet 1994 au matin, une explosion éventre le centre communautaire juif AMIA de Buenos Aires, la capitale argentine. L’attaque à la voiture piégée n’est pas sans rappeler celle survenue deux ans plus tôt, le 17 mars 1992, devant l’ambassade d’Israël (29 morts). Excepté que le bilan est beaucoup plus lourd : 85 personnes sont tuées ; plus de 200 autres, blessées. Dix-sept ans après les faits, l’enquête n’a toujours pas livré ses conclusions. Cependant, pour la justice argentine, le coupable a un nom, l’Iran, et un visage, celui d’Ahmad Vahidi, d’ailleurs visé par une notice rouge (avis de recherche en vue d’extradition) d’Interpol depuis novembre 2007, à la demande de Buenos Aires.

En dépit des dénégations vigoureuses de Téhéran, la piste iranienne paraît d’autant plus plausible qu’en 1991 Mohsen Rezaï, alors commandant en chef des pasdarans – il le restera jusqu’en 1997 –, avait lancé, dans un avertissement aussi prémonitoire que funeste : « Un jour, les étincelles de la colère et de la haine des musulmans brûleront à Washington, et ce sera aux Etats-Unis d’en assumer les conséquences (…). Un jour viendra où nulle part au monde les juifs ne trouveront d’endroit où se réfugier, à l’instar de Salman Rushdie [écrivain britannique dont le roman Les Versets sataniques, jugé blasphématoire à l’égard de l’islam, lui valut d’être condamné à mort par une fatwa de Khomeyni en 1989] ».

UNE LOYAUTÉ INFAILLIBLE

Si la force Al-Qods tient son rôle de sentinelle armée avec une rigueur jamais prise en défaut, exploitant, au gré des circonstances, les canaux et ressorts du terrorisme international, sa loyauté envers les caciques du régime ne s’arrête pas là. Puissant relais idéologique, elle défend aussi sans sourciller les causes « utiles » désignées comme telles par le pouvoir chiite. Par le passé, elle a, entre autres, soutenu l’Alliance du Nord de Massoud face aux Soviétiques « athées » en Afghanistan ou les Bosniaques (musulmans) contre les Serbes pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine, de 1992 à 1995. Mais c’est au Proche-Orient, vaste pandémonium ouvert à tous les vents, que son interventionnisme est historiquement le plus prégnant.

Ainsi, le Liban a constitué, pendant longtemps, un théâtre d’opérations privilégié. Par l’entremise du Hezbollah, façonné à leur main à coups de conseils stratégiques, de livraisons clandestines d’armes et de généreux subsides, les dignitaires iraniens caressaient l’espoir d’installer à Beyrouth une théocratie sœur. Plus de trois mille combattants du « Parti de Dieu » auraient été formés à cette fin dans les camps d’entraînement de la plaine orientale de la Beqaa, ainsi que sur le sol iranien. Sous la tutelle resserrée de la force Al-Qods.

Aujourd’hui, dans la mesure où il est dominé par un gouvernement favorable au Hezbollah, le pays du Cèdre représente un intérêt moindre aux yeux de l’Iran, qui préfère, de loin, se focaliser sur l’Irak. En quelques années, la force Al-Qods est parvenue à noyauter tous les centres du pouvoir, n’hésitant pas, pour ce faire, à flatter la sensibilité chiite de ses interlocuteurs. Son influence touche également la Syrie de Bachar Al-Assad, proche allié stratégique, mais aussi les territoires palestiniens de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, où elle s’applique à promouvoir les intérêts du Hamas et du Djihad islamique – dont l’aile armée, par effet miroir, porte le nom de « brigades Al-Qods » – aux dépens du Fatah de Mahmoud Abbas, jugé trop conciliant envers l’ennemi israélien.

Où s’arrête donc le périmètre d’action de la force Al-Qods ? Difficile de le dire, car ses ordres de mission sont à géométrie variable. Preuve en est, elle approvisionne aussi régulièrement en armes les talibans pro-iraniens qui luttent en Afghanistan contre les forces de la coalition internationale, et cela depuis au moins 2006. Plus de vingt ans après sa fondation, cette armée de l’ombre, dépendante du ministère de la défense, exhale toujours un parfum de mystère. A l’image de son chef, le général Qassem Suleimani, personnage madré décrit par ceux qui l’ont approché comme « un intrigant remarquablement doué ». Ses effectifs ? La fourchette la plus probable oscille entre 3000 et 5000 hommes. Son budget ? Les parlementaires iraniens eux-mêmes seraient bien en peine de le chiffrer. Et pour cause : il n’apparaîtrait même pas dans le budget national. Une culture du secret qui a aussi son avantage. A l’heure où l’Iran voit son étoile pâlir sur la scène régionale et où le pays, une fois de plus, est dans la ligne de mire de la communauté internationale en raison de son programme nucléaire, le régime compte plus que jamais sur la force Al-Qods pour jouer les garde-fous.

Aymeric Janier

NIDOS DE SILENCIO, caminando del bosque a la ciudad, por MCarmen Gª Mahedero

 

La “práctica” del retiro a la naturaleza, llevada a cabo en China con la caída del imperio Han como vía de escape para el individuo y más tarde por los ilustrados del Renacimiento, sigue vigente en la sociedad actual. Si bien, hoy en día es fruto de una crisis sistémica y global que hace que busquemos en la naturaleza alternativas a la estructura actual. Hay que pensar que todo lo urbano proviene de lo natural, aunque cada vez esté más desvirtuado y desposeído de su sentido original. El conocimiento del mundo significa el conocimiento de nosotros mismos como individuos y como sociedad.

La observación del paisaje siempre está condicionada por nuestro bagaje cultural, al tratarse de un concepto cultural. Hasta que no se produce un cambio en la mirada del hombre, una relación de no dependencia de la naturaleza, del campo en su último sentido, no existe el paisaje. Mientras la sociedad dependía del cultivo del campo, no se miraba hacia la naturaleza. Ésta era considerada como un espacio inhóspito, duro y ajeno al hombre que encontraba el placer intramuros. Una vez superada esta relación casi de esclavitud, la tierra, la naturaleza se idealiza.

« El conocimiento del mundo significa el conocimiento de nosotros mismos como individuos y como sociedad. »

Actualmente parece que nos hemos estancado en esta visión romántica, sin ser conscientes de los valores escondidos en el paisaje natural. Vivimos un retroceso, una vuelta al disfrute “del intramuros” ajena al paisaje natural. Cegados por lo urbano cada vez somos menos capaces no ya de comprender estos paisajes, de sentirlos, sino de activar sus valores que no son sino parte de nosotros mismos.

Vivir el espacio y el tiempo

El lugar ideal es aquel en el que podemos vivir el espacio y el tiempo. Sin embargo, en las ciudades de hoy esta necesidad apenas si tiene cabida. Debido al exceso de información y la hiperestimulación de la realidad urbana, uno pierde la capacidad de observación; el mundo está lleno de imágenes que actúan como sustitutas de las personas. Aparece así la necesidad de recuperar ese pasado donde se vivía el espacio y el tiempo, rescatar el carácter más sensitivo del hombre que, poco a poco, va perdiendo su identidad. El espectador es espectador y sujeto activo a la vez. Los ejercicios de paciencia y curiosidad por descubrir, por conocer, tienen que estar presentes en él para disfrutar plenamente de su existencia y éstos, en la realidad urbana prácticamente han desaparecido.

Del mismo modo que las Seychelles de J. Beuys, el bosque de laurisilva gomero nos remite a tiempos primigenios y nos permite percatarnos de realidades ausentes en la ciudad, en nuestro día a día, en nosotros mismos. Hablo de investigar un territorio es decir “enfrentarse” a él, familiarizarse con él en circunstancias cambiantes. Hablo del silencio, del tiempo, de la contemplación, del no esperar nada a cambio, del deleite del transcurso.

"Hablo del silencio, del tiempo, de la contemplación, del no esperar nada a cambio, del deleite del transcurso".

El paisaje es un ser vivo, en cambio perenne. Por lo tanto, el trabajo se asienta en una transformación donde la obra disfruta de las condiciones constantemente variables del ambiente que rediseña, con el fin de mantenerlo activo. La poética del discurso tiene que ver con explorar un territorio desconocido que existe y se construye conforme se interactúa con él. La manera en que se dialoga supone un reflejo y una respuesta a nuestra sensibilidad, supone una forma de comunicarnos.

Caminar como práctica artística

La metodología en este análisis es primordial para su consecución: caminar como práctica artística. Caminando establecemos un tiempo acorde con el espacio circundante, nos dejamos llevar por su ritmo, nos permite descubrir, comprender y empatizar con el espacio natural, despertando partes de la conciencia adormiladas por la ciudad. El espacio Natural aporta todo aquello que roba el espacio urbano, proporciona experiencias imprescindibles para poder tomar conciencia del Mundo.

Se trata del placer del descubrimiento convertido en conocimiento. No se trata de marcar un objetivo, de delimitar un concepto y buscar en la Naturaleza la manera de representarlo, sino de hacer una lectura del paisaje y desgranar de forma, inicialmente inconsciente, estas ausencias, estos espacios que finalmente nos hacen descubrir valores ausentes en la ciudad.

"Poder tomar conciencia del Mundo".

No se trata de caminatas en forma de protesta como pueden ser las de Hamish Fulton, pero sí su misma poética, la poética de la ausencia, donde la representación, fotográfica en este caso, solo capta parte de la vivencia del caminar, de la inmersión en el tiempo y en el espacio.

© Michael Kenna
© Christian Löhr
© Wolfgang Laib

De esta primera forma de experimentar el paisaje natural surgen las intervenciones efímeras y frágiles, influidas por artistas como Wolfgang Laib, Christian Löhr o Michael Kenna, que consigue captar en sus imágenes la poética de espacios tanto naturales como urbanos a través de elementos mínimos. Todos ellos tienen algo en común, y es que ven paralelismos entre la naturaleza y aquello que perciben en el ser humano. Utilizan lenguajes precisos, delicados y mínimos, influenciados por filosofías orientales.

Nidos de silencio; caminando del bosque a la ciudad, es un trabajo compuesto por dos partes evidentes: los valores naturales descubiertos e interiorizas tras un mes de estancia en La Gomera y el traslado de esta búsqueda a la ciudad.

Catalogándolo como un work in progess, tras invertir un tiempo en conectar con el ritmo del lugar, adaptarse y adoptarlo, el bosque de laurisilva captó la atención. Sus cualidades hicieron surgir esas emociones, ese silencio, esas necesidades de las que sólo somos conscientes al alejarnos de ellas. El trabajo en la isla hizo especial hincapié en la metodología, en el caminar como herramienta de observación, quedando fijada en 6 dípticos fotográficos.

Díptico1
Díptico2
Díptico3
Díptico 4
Díptico 5
Díptico 6
Final

Los dípticos prolongan el espacio, recrean un paso tras otro e involucran al espectador que puede identificarse e introducirse en ellos y convertirlos en su propia historia. Las fotografías que los forman en ocasiones están tomadas en lugar y días diferentes, dando prueba de la conexión existente con el espíritu del lugar. A modo de metáfora en Barcelona surgió una intervención, realizada en Can Castanyer, una finca privada del Pg. Sant Gervasi, 5-13, que subraya la distancia entre el hombre de ciudad y la naturaleza y reclama la necesidad de minimizarla.

 

« Respirar y tomar distancia de la supuesta realidad »

Can Castanyer se sitúa en un medio enteramente urbano: asfalto, edificios y coches, un vacío dentro del entorno, un espacio anacrónico para el lugar en que se encuentra. Y porqué no defender la existencia de estos extraños espacios urbanos que se manifiestan como ámbitos de libertad alternativos a la realidad anónima. Con tintes románticos en cuanto a su morfología, responden a la belleza idílica de los antiguos jardines burgueses, pero no se trata del rescate de esta primera imágenes, hablamos de un significado más allá de las apariencias. El énfasis reside en sus valores implícitos y casi olvidados, en aquello que nos permite recuperar, en el crecimiento aleatorio, no planificado, libre, ligero y con capacidad de abstracción. Sensaciones que nos permiten respirar y tomar distancia, desprendernos, aunque sea sólo por unos minutos, de la supuesta “realidad”.

MCarmen Gª Mahedero, Barcelona, nov. 2011