Comprendre la nouvelle économie post-capitaliste

Une économie post-carbone implique-t-elle la disparition de l’argent et du capitalisme? La nouvelle économie décarbonée inverse le rapport entre production de richesse marchande et production de richesse humaine : basée sur les échanges d’informations et de services, elle annonce l’ère d’un capitalisme décentralisé et redistribué.

Depuis la dérégulation des marchés financiers dans les années 80, la monnaie a tendance à ne plus refléter l’économie réelle. A l’échelle planétaire, les PIB ont continué à augmenter de façon régulière, alors que les inégalités se sont pourtant creusées. Quant à la courbe de l’emploi, elle n’a pas suivi l’évolution qu’elle aurait logiquement dû suivre, puisque l’emploi a proportionnellement baissé.

La « richesse » créée est  donc de plus en plus immatérielle et se concentre entre les mains d’une minorité. L’argent ne veut plus rien dire, il est créé virtuellement et n’est pas toujours le fruit d’une activité économique. La crise de Lehman brothers nous a prouvé qu’il était devenu  toxique.

Le capitalisme tel qu’on nous l’a enseigné -basé sur la gestion de la rareté- est amené à spéculer de plus en plus sur ce qui est rare… comme les ressources, les terres fertiles…  C’est pour cela que notre système financier actuel est au coeur du problème du réchauffement climatique, de la déforestation de la perte de biodiversité, des pénuries alimentaires, de l’explosion démographique. Il impose un modèle incompatible avec nos écosystèmes naturels vu qu’il repose sur une croissance exponentielle et linéaire de la dette financière et de la production de « richesses » .  La finance et la monnaie se sont attelées à répondre à un système d’économie de l’extraction et du toujours plus !

  • Intégrer le risque carbone dans la finance

D’un côté il est nécessaire de « décarboner l’économie » en faisant une finance responsable et en décarbonant les portefeuilles, intégrer le risque carbone dans les modèles d’investissement

http://www.novethic.fr/empreinte-terre/climat/isr-rse/finance-et-climat-assurer-une-transition-ordonnee-vers-une-economie-decarbonee-143327.html

  • Le modèle capitaliste financier et monétaire crée une dette écologique

D’un autre côté, on peut donc considérer que les dettes financières des états sont intimement liés à la dette écologique : les pays du nord -qui financent leur économie  grâce à leur dette- ont en réalité une dette écologique envers les pays du sud ( d’où la nécessité de décentraliser la monnaie , sans l’intermédiation des Etats)

voici un article qui l’explique très bien

et encore un autre

  • La dette publique est un faux problème

Ainsi, une partie de la population paye des impôts pour rembourser les intérêts à une autre partie de la population. (ce qui est absurde ! Elle produit, travaille et pollue donc pour rien ? )

Or, selon Thomas Piketty, en réalité « la dette publique est un faux problème parce que les patrimoines financiers, immobiliers et marchands possédés par les ménages ont progressé beaucoup plus fortement que n’a progressé la dette publique. Cette augmentation des produits marchands est beaucoup plus importante que la dette publique qu’on pourrait annuler. (…) En revanche, si on augmente de 2°C la température de la planète d’ici cinquante ans, ce n’est plus un jeu d’écriture ! Et on n’a rien sous la main permettant de régler le problème de ce coût imposé au capital naturel. (…) Le PIB n’a pas de sens: Il faut prendre en compte ce qu’on a détruit, comptabiliser le capital naturel. Rendre compte de ce qu’on crée sans déduire ce qu’on a détruit est stupide ». http://www.reporterre.net/La-dette-publique-est-une-blague-La-vraie-dette-est-celle-du-capital-naturel

  • L’échange , peu importe la monnaie…

Le PIB évoque un vieux modèle linéaire : extraire, produire, consommer, jeter d’une façon illimitée.

La nouvelle  économie inverse le rapport entre production de richesse marchande et production de richesse humaine. Il faut inventer une économie toujours basée sur les échanges d’informations et de services car c’est grâce à cela que nous prospérons (à l’image d’un écosystème) (économie circulaire du bien commun, économie du partage, etc ) sans passer par l’intermédiation de pouvoirs centraux qui utilisent la monnaie comme un outil de pouvoir et de spéculation ( augmentation ou baisse des taux d’intérêts, polit!que du dollar faible etc etc)

  • Optimiser, partager, faire circuler

Grâce à cette nouvelle vision, on crée une économie basée sur une optimisation de ce que l’on a déjà et on crée de la valeur sur les échanges ( on passe du fait de posséder une voiture au partage de la voiture )

c’est pour cela que de nouvelles monnaies émergent :

Il y a celles qui relocalisent :

  • les monnaies locales

http://www.reporterre.net/Avec-les-monnaies-locales-une

  • Celles qui suppriment l’intermédiation de la monnaie et se base sur l’échange
  • la banque du temps réelle ou virtuelle , exemple de l’application Indigo , une appli qui permet de tout échanger sans le moindre euro

http://www.wedemain.fr/Indigo-une-appli-pour-tout-echanger-sans-le-moindre-euro_a1118.html

Une nouvelle « monnaie d’échange » émerge de plus en plus donc c’est l’humain, le temps et la confiance (une mauvaise note sur airbnb compromet la suite de l’utilisation du service)

Le bitcoin et l’ether réinventent la monnaie et la finance du monde d’hier puisqu’il en changent les règles. : une économie post-capitaliste, décentralisée , avec des capitaux redistribués, qui circulent entre les mains de tous, la stimulation d’une économie collaborative, diversificatrice , et peer to peer.

  • Vers la fin du capitalisme financier : les crypto-monnaies qui suppriment l’intermédiation des états et décentralisent

Pourquoi cela décarbone ? Tout d’abord car cela règle les causes évoquées plus haut. Une économie est exsangue et toxique si les flux ne circulent pas. Or ces nouvelles monnaies stimulent l’échange de pair à pair.

Les crypto-monnaiens accompagnent à travers leur technologie la mise en place de l’économie collaborative du monde de demain ( donc décarbonée)

En effet, Le bitcoin et l’ether réinventent la monnaie et la finance du monde d’hier puisqu’il en changent les règles. : une économie post-capitaliste, décentralisée , avec des capitaux redistribués, qui circulent entre les mains de tous, la stimulation d’une économie collaborative, diversificatrice , et peer to peer.

Le bitcoin ne dépend ni d’un Etat ni d’une banque centrale. Il nait de la cryptographie mathématique. Ce n’est pas fictif c’est bel et bien et réel : les bitcoins sont d’ailleurs transformables en euros. C’est une révolution, car elle annonce une économie peer to peer.

http://rue89.nouvelobs.com/2015/06/27/grece-bitcoin-successeur-leuro-259961

pour le comprendre : http://www.les-ernest.fr/le-bitcoin-quand-la-cryptographie-reinvente-la-monnaie-2/

On peut aller comprendre qui sont ses utilisateurs à Paris 35 rue du caire

http://www.20minutes.fr/paris/1356049-bitcoin-paris-aussi-se-laisse-gagner-par-la-monnaie-virtuelle

Comment surveiller le bitcoin ?

Blockchain est le carnet de comptes du bitcoin. Dans la blockchain il y a toutes les informations et les transations qui ont eu lieu depuis la création du bitcoin.

Pour comprende

https://www.futuribles.com/fr/base/document/les-monnaies-virtuelles-au-dela-du-bitcoin-quelles/

L’éthereum, un modèle qui va plus loin que le bitcoin

il s’agit ni plus ni moins d’utiliser cette technologie algorithmique pour l’étendre à toute sorte d’applications et de services: rédaction de contrats numériques, vote électronique, covoiturage, réservations d’hôtel… Le tout dans un écosystème décentralisé qui ne dépend pas de la compétence d’une autorité centrale, d’un gouvernement ou d’une entreprise.

Extrait de l’article et des propos de Stephan Tual :

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/33f349a6-5b89-11e4-b7f4-d2d5f283df81/Stephan_Tual_Ethereum_cest_le_Web_sans_les_serveurs

« Ethereum, c’est le Web sans les serveurs web. Plus spécifiquement, c’est un langage de programmation, une plateforme sur laquelle la communauté est invitée à développer des applicatifs et des services distribués sur un réseau impossible à corrompre et à pirater, car sa sécurité est garantie par des protocoles cryptographiques. En d’autres termes, il s’agit d’appliquer la technologie du bitcoin au-delà d’un usage strictement monétaire.

« Ethereum vise à bâtir un Web où les intermédiaires entre les clients et les services qu’ils recherchent n’existent plus. Si je veux, par exemple, conclure un contrat numérique avec vous, pourquoi est-ce que j’aurais besoin d’un avocat pour cela? Mettons-nous d’accord sur les modalités de ce contrat. Dans l’infrastructure d’Ethereum, celui-ci n’est pas modifiable ou falsifiable puisque sa sécurité est garantie par un protocole cryptographique. On s’économise des frais d’avocat tout en gagnant en sécurité. Cette idée peut s’appliquer à d’autres services comme les réseaux sociaux, les sites de financement participatif (Kickstarter ou Wemakeit), eBay, Airbnb… Nous résolvons plusieurs problèmes actuels au Web ».

« En Allemagne, plusieurs entreprises actives dans les smart grids sont séduites par les potentialités offertes par Ethereum. Dans d’autres secteurs aussi. IBM, par exemple, utilise notre code pour développer son programme Adept qu’elle utilise pour ses recherches sur l’Internet des objets. Ethereum est une plateforme open source. C’est donc idéal si des grands groupes utilisent notre technologie ».

 

Valérie Zoydo (avec toutes les sources citées plus haut 😉  )

 

Le système capitaliste sous monitoring

Une nouvelle manière de faire la guerre semble faire son apparition et elle se passe sur les marchés. L’ euro donne des frissons à la communauté européenne et les plans d’austérité se succèdent. Ne serait-ce pas la population, plus que les rentiers, qui souffre de l’essoufflement du système ?

L’ère de la guerre virtuelle est finalement arrivée. Les conflits ne sont plus résolus à coup de bombes sur les posi¬tions stratégiques de l’ennemi mais à coup de milliards de dollars, de privatisation des banques, de relèvement des taux d’intérêts, de dévaluation des devises. Les batailles portent des noms de valeurs, les armes sont remplacées par les avoirs, assurances-vie et autres investissements. Quant aux soldats en costumes cravates et chaussures vernies, leur cri de guerre invoque le capitalisme et le dollar. Ils prient le Dieu de la bourse, lui supplient d’être stable et généreux. Les conseils de guerre s’appellent G8, G20, G27. Finance, économie, em¬ploi : la guerre monétaire ou guerre des devises est déclarée.

“RÉFLÉCHIR À UNE TACTIQUE DE COMBAT EFFICACE POUR SAUVER L’EURO”
L´euro a fini en hausse en 2010, un rebond qui mi¬nimise sa baisse de 6,7% dans l´année alors que la devise europénne a commencé l’année vers 1,45$ avant de plonger jusqu’à 1,19$ début juin puis d’entamer une remontée chao¬tique en fin d’année. Des chiffres qui en disent long sur l’instabilité du système monétaire international. “Il a montré ses limites pendant la crise financière mondiale”, confirme Christine Lagarde, la ministre de l’économie lors d’un séminaire à Paris.
Ainsi, la devise chute et se reprend, mais ses vacille¬ments fréquents font palpiter les portefeuilles de plus d’un actionnaire. Les pays à dette record mais à économie forte se réunissent donc pour réfléchir à une tactique de combat efficace.
Réformer, voilà le terme qui pourrait sauver le système monétaire mondial. C’est en tous cas la priorité que s’est fixée la France depuis qu’elle a pris la présidence du G20.

BIENTÔT PLUS ASSEZ DE CRANS POUR SERRER LA CEINTURE EUROPÉENNE
Pendant ce temps, tour à tour, les pays s’effondrent et se relèvent à coup d’aides européennes et du FMI. La Grèce fut le premier pays à devoir répondre de ses actes, 110 milliards d’euros lui ont été accordés. Malgré cette aide, les déficits sont régulièrement revus à la hausse et le FMI n’exclut pas de refaire un autre prêt.
L’Irlande, quant à elle, en chute libre, a d’abord hésité jusqu’à se réveiller pour demander de l’aide et imposer un plan de rigueur drastique. En décembre, un accord a donc été signé pour renflouer les banques et le budget du pays de près de 85 milliards d’euros. Et pourtant, en novembre dernier, DSK soutenait encore que l’Irlande n’avait pas besoin de l’aide du FMI. En attendant, les Irlandais vont devoir se serrer la ceinture au moins durant quatre ans.

LES DROITS DES POPULATIONS
Et les citoyens, justement, dans tout ça ? Leur impo¬ser la rigueur est-elle la solution ? “La programmation de l’austérité a été instaurée en 1991 avec le Traité de Maastricht”, affirme la professeur en sciences sociales à l’Université libre de Bruxelles, Corinne Gobin. Elle explique que “les plans d’austérité s’inscrivent dans une politique bien en place, de reconquête intégrale du libre-échange contre les droits démocratiques des populations”.
Et en effet, à force de donner des chiffres, des plans, des solutions financières, on en oublierait presque les citoyens européens. “La réduction de l’Etat à un Etat minimal de type régalien, appauvrit la partie la plus fragile de la population (nldr : un minimum de 15% de pauvres en Europe) mais accroît la richesse détenue par les rentiers qui s’alimentent depuis plus de 20 ans des dettes publiques, et des taux d’intérêts scandaleux.”, explique Corinne Gobin au sujet des plans d’austérité.

ET SI C’ÉTAIT LA FIN ?
En fin de compte, l’obsession de réanimer le système capitaliste tourne à la dérision. Les Etats ne veulent plus aider les pays en déroute, les banques sont terrifiées à chaque discours de la Présidence européenne ou à la moindre dégringolade de l’euro. L’Union européenne est prête à imploser, les investisseurs quittent les marchés trop flottants et se réfugient vers des valeurs sécuritaires.
L’or bien évidemment est un classique : quand l’économie mondiale est au bord du gouffre, les conseillés financiers ressortent les lingots…
Mais l’heure est toujours à la crise, Santiago Niño Becerra en est certain. Il l’avait écrit en 2009 dans un livre intitulé “El crash del 2010” (voir encadré). Dans cet ouvrage il donne aux lecteurs une vision noire des prochaines années. Le début de la fin de la crise ne devrait pas arriver avant 2020 et la fin du système capitaliste serait prévu, selon lui, pour 2070 !

Vers le crash de l’Euro ?
L´été a été rude pour la monnaie européenne et c´est non sans mal qu´elle s´est relevée puis a rechuté. L´économiste Niño Becerra et auteur du livre “El crash del 2010” avait annoncé, dans une interview accordée à Euronews en janvier 2010, le crash de l´euro durant l´été. Une des raisons principales de ce crash comme il l´appelle, viendrait de l´incapacité de l´Europe à s´unir.
“Quand les choses iront réellement très mal, ce sera l’heure de l’examen final pour l’Europe et ce sera l’ultime opportunité. En clair, “soit l’Europe s’unit maintenant, soit elle ne s’unit jamais”, expliquait-il. (ndlr : voir notre interview sur le bilan de la Présidence belge de l’U.E pages 14-15) Pour l´heure, l´euro poursuit sa glissade en ce début d´année, reste à savoir si les prédictions de l´économiste espagnol vont se confirmer en cette nouvelle année où Nicolas Sarkozy devra trouver les outils pour la réforme du système monétaire.