Ici, Maintenant

 

© Jean-Benoit Kauffmann

Jean-Benoît Kauffmann est né à une date inconnue, quelque part entre ici et ailleurs. Il vit à Barcelone depuis cinq ans bientôt et parcourt les paysages urbains pour rendre visible l’invisible depuis longtemps déjà. Il se définit comme un “citoyen du monde”, sans frontières. De 1968 à 1973, il est parmi les grands voyageurs et traverse ses années hippies en Afghanistan et dans d’autres pays du Moyen-Orient. En 2006, certaines photos de ces années d’aventures et de rencontres ont été publiées dans l’ouvrage Les années cool: Une jeunesse de rêves, aux éditions du Panama, Paris.

© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann

Aujourd’hui, en cette période de grands bouleversements et de révolution sociétale, regarder les photos de Jean-Benoît nous rappelle que de tout temps les gens ont souhaité changer leur monde, leur espace de vie. Pour cette exposition 2012, il a arpenté les rues de Barcelone comme il le fait chaque jour, avec en bandoulière discrète son appareil photo pour shooter ce qu’il nomme sa “fascination pour l’interaction entre l’espace et le temps”, indissociables. Cet amoureux de science-fiction livre ici des clichés sous forme de diptyques où l’on observe un même espace, un même plan, d’abord habité et puis vidé quelques instants plus tard de ses passants. Une manière de percevoir la ville et ses architectures dans tous ses états, avec ou sans humanité.

Coco Bernard Taboada

© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann
© Jean-Benoit Kauffmann

Rézo mag : le sens est ailleurs

Le dialogue Interculturel selon Rézo

Grâce à Internet, tous les médias, quels qu’ils soient, auraient aujourd’hui la possibilité de toucher un public international. Pourtant, cette opportunité technologique ne suffit pas à leur donner une dimension globale. Pour y parvenir, les médias doivent réfléchir à un moyen de s’adresser à des publics diversifiés, les relier à travers un dialogue interculturel, une des valeurs fondamentales de francophonie.

En créant Rézo mag en octobre 2010, nous nous sommes appuyés sur cette caractéristique essentielle. Nous ne voulions pas que la francophonie soit une fin en soi, mais un moyen pour explorer un langage universel : la quête de sens. Parallèlement à cela, la nécessité de dialoguer entre acteurs (experts de la société civile, journalistes, bloggers, philosophes, scientifiques, artistes, entrepreneurs sociaux, ONG…) nous est apparue comme un des enjeux des années à venir pour réfléchir autour de problématiques désormais planétaires et interconnectées qui ont des répercussions à l’échelle locale : la gestion de la crise énergétique, le réchauffement global , la lutte contre les dérives des marchés financiers, les abus de l’industrie agro-alimentaire, la perte de sens, la réflexion autour de l’équité sociale au niveau mondial, la définition de nouvelles valeurs comme par exemple, la culture « slow » ou la simplicité volontaire…

Pour ce faire, nous avons profité du fait que Rézo mag soit encore un média naissant, libre, indépendant pour se permettre quelques audaces au niveau éditorial, s’adresser à une cible urbaine, engagée, qui n’a pas encore conscience d’elle-même et qui n’a pas de frontières, à mi-chemin entre les créatifs culturels et les creative class : les nomades créatifs. Nous utilisons donc Rézo mag comme un laboratoire journalistique, toujours dans cette recherche de langage universel. En réalité celui-ci existe déjà à travers la philosophie, l’art contemporain, la danse, la musique, la photographie, la gastronomie, les nouvelles technologies, l’innovation, la citoyenneté, les échanges économiques, le lien social, l’environnement, les sciences, l’anthropologie… Autant de thématiques que nous avons choisies de traiter dans notre magazine, à condition qu’elles décryptent la société contemporaine et dessinent les contours du monde de demain.

Nous avons donc commencé notre aventure à l’échelle nationale, en Espagne en étant distribués à Barcelone et à Madrid. Puis à partir du numéro 4, nous avons commencé à abolir les frontières en nous introduisant dans les trains Elipsos reliant Barcelone à Madrid, Paris et Genève. L’actuelle réflexion autour de notre future plateforme web en partenariat avec l’école de commerce l’ESEC à Barcelone, nous a amenés à faire évoluer le projet vers une tour de Babel journalistique, en introduisant d’autres langues qui cohabiteront avec le Français. Le maître mot : l’Autre. Ainsi, Rézo mag se construit comme un voyage initiatique, un récit d’aventures, où chaque rencontre, chaque sujet a son importance. Le sens est partout à condition de savoir le chercher.
Valérie Zoydo