Grâce à Internet, tous les médias, quels qu’ils soient, auraient aujourd’hui la possibilité de toucher un public international. Pourtant, cette opportunité technologique ne suffit pas à leur donner une dimension globale. Pour y parvenir, les médias doivent réfléchir à un moyen de s’adresser à des publics diversifiés, les relier à travers un dialogue interculturel, une des valeurs fondamentales de francophonie.
En créant Rézo mag en octobre 2010, nous nous sommes appuyés sur cette caractéristique essentielle. Nous ne voulions pas que la francophonie soit une fin en soi, mais un moyen pour explorer un langage universel : la quête de sens. Parallèlement à cela, la nécessité de dialoguer entre acteurs (experts de la société civile, journalistes, bloggers, philosophes, scientifiques, artistes, entrepreneurs sociaux, ONG…) nous est apparue comme un des enjeux des années à venir pour réfléchir autour de problématiques désormais planétaires et interconnectées qui ont des répercussions à l’échelle locale : la gestion de la crise énergétique, le réchauffement global , la lutte contre les dérives des marchés financiers, les abus de l’industrie agro-alimentaire, la perte de sens, la réflexion autour de l’équité sociale au niveau mondial, la définition de nouvelles valeurs comme par exemple, la culture « slow » ou la simplicité volontaire…
Pour ce faire, nous avons profité du fait que Rézo mag soit encore un média naissant, libre, indépendant pour se permettre quelques audaces au niveau éditorial, s’adresser à une cible urbaine, engagée, qui n’a pas encore conscience d’elle-même et qui n’a pas de frontières, à mi-chemin entre les créatifs culturels et les creative class : les nomades créatifs. Nous utilisons donc Rézo mag comme un laboratoire journalistique, toujours dans cette recherche de langage universel. En réalité celui-ci existe déjà à travers la philosophie, l’art contemporain, la danse, la musique, la photographie, la gastronomie, les nouvelles technologies, l’innovation, la citoyenneté, les échanges économiques, le lien social, l’environnement, les sciences, l’anthropologie… Autant de thématiques que nous avons choisies de traiter dans notre magazine, à condition qu’elles décryptent la société contemporaine et dessinent les contours du monde de demain.
Nous avons donc commencé notre aventure à l’échelle nationale, en Espagne en étant distribués à Barcelone et à Madrid. Puis à partir du numéro 4, nous avons commencé à abolir les frontières en nous introduisant dans les trains Elipsos reliant Barcelone à Madrid, Paris et Genève. L’actuelle réflexion autour de notre future plateforme web en partenariat avec l’école de commerce l’ESEC à Barcelone, nous a amenés à faire évoluer le projet vers une tour de Babel journalistique, en introduisant d’autres langues qui cohabiteront avec le Français. Le maître mot : l’Autre. Ainsi, Rézo mag se construit comme un voyage initiatique, un récit d’aventures, où chaque rencontre, chaque sujet a son importance. Le sens est partout à condition de savoir le chercher.
Valérie Zoydo